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Préface

 

J’ai toujours été fasciné par les numéros de trapèze volant. Ils provoquent à la fois frissons, peur et émerveillement devant le ballet synchronisé qui se construit tout là-haut…

 

Je compare Stéphane à cet artiste indispensable à la réalisation du numéro. Il est un peu comme le « porteur », accroché au deuxième trapèze, bien ancré et se balançant régulièrement, avec élégance, de manière à pouvoir établir le contact juste au bon moment avec ses collègues et les membres de la famille. Pour ce numéro-ci, il a la chance d’être entouré et soutenu par une série d’artistes systémiciens, psychanalystes, éducatrice de terrain… Ils sont venus rejoindre toute la troupe pour construire cette chorégraphie centrée sur le thème du travail avec les familles.

 

Stéphane prend dans ses mains solides celles de ses partenaires qui peuvent s’y accrocher en toute sécurité. Il interagit et se calque avec minutie sur le rythme de chacun.

L’auteur du livre se balance un peu hors de la lumière des projecteurs car ce sont surtout ses collègues et la famille qui lâchent leur ancrage pour se lancer et s’accrocher fermement aux bras de l’éducateur écrivain qui pourtant ne tarde pas à les lâcher à nouveau pour qu’ils puissent rejoindre leur propre trapèze après avoir réalisé leur périple dans les airs, sans attaches.

 

Notre artiste observe attentivement tout ce qui se passe. Une simple erreur de l’équipe, des membres de la famille ou un moment d’inattention de la part du porteur entrainera la chute d’un ou de plusieurs trapézistes. Tout le monde prend des risques. Les filets de sécurité seront heureusement présents pour les accueillir, mais cela engendre une rupture du numéro, une frayeur du public et quoiqu’on pense, une ou plusieurs ecchymoses chez les voltigeurs en plus du sentiment d’avoir loupé une partie de leur prestation.

 

Vous avez le livre en mains.

Tout comme pour la haute voltige, il vous obligera à quitter le sol pour lever votre regard, à changer votre vision, quitte parfois à avoir mal à la nuque à force de concentrer votre attention. Vos yeux fixeront les mouvements et votre corps se balancera au rythme des trapèzes. Même votre voix et vos mains acclameront la réussite ou non d’un quadruple saut périlleux !

 

Vous avez donc accepté l’invitation à une rencontre de haut vol, riche en émotions, en réflexions, en découvertes inattendues.

L’auteur vous ouvre son caléidoscope de richesses humaines et professionnelles.

Le voyage ne vous décevra pas et vous serez guidés tout au long du chemin, tout comme il accompagne des jeunes et leurs familles.

L’écrivain possède une très bonne plume. Il a l’art de raconter des histoires. Il vous fascinera par son vécu et par sa capacité à y réfléchir, à prendre distance, à se remettre en question. Il sait sortir du cadre et voir les choses autrement. Il éclaire les situations sans laisser trop de parts d’ombres, mais des incertitudes, des questionnements.

Il sait redonner vie aux personnes qu’il a rencontrées il sait nous accrocher à leur vécu.

Respect, humanité et écoute sont des traits qui caractérisent Stéphane.

Beaucoup de personnes pensent que certaines familles sont nocives pour leurs enfants. Il est préférable de les séparer, de rompre les liens, de « sauver » les enfants. La lecture du livre vous aidera, je l’espère, à retourner votre opinion comme une crêpe. Il vous montrera que les familles font ce qu’elles peuvent, avec l’aide des travailleurs sociaux qui, eux aussi font ce qu’ils peuvent.

Stéphane Delormeau montre bien que tout n’est pas acquis. A chaque difficulté, il y a de multiples solutions et ce n’est pas toujours celle que les intervenants (quel mauvais mot) croient comme étant la meilleure qui sera celle qui sera adoptée et mise en place par la famille.

 

Vous voilà invités à entrer dans le jardin de Gaëtan, Alex, Alain, Dorian, Salomon, Kevin, Corentin, Sébastien, Brian, Driss, Maxime, Ethan, Mikaël, Yanis, Ilias, Jeremy… En espérant que vous oserez diriger votre regard vers les fleurs et non pas vers les mauvaises herbes.

 

Jacques Vanhaverbeke

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